Qu’est-ce que CAHOU ?
Le Comité d’Action Humanitaire ORPHELINS D’UKRAINE
(CAHOU) est une association déclarée à la Sous-Préfecture de
Saint-Germain-en-Laye et dont le siège social est à la Mairie de
VERNEUIL SUR SEINE (Yvelines). Créé en janvier 1999 sous la
forme d’un Comité humanitaire communal, CAHOU est devenu le 30
mars 2001 une association loi 1901 sans limite territoriale, qui
réunit 75 adhérents, dont une cinquantaine de familles
d’accueil.
Son financement est assuré par des subventions
publiques, des dons de particuliers, d’associations et
d’entreprises et des produits de manifestations (spectacles,
vente d’objets d’artisanat ukrainien, expositions, tombolas,
etc.).
CAHOU a adhéré en avril 2001 à la Fédération Echanges
France Ukraine (FEFU), dont le siège social se trouve à la
mairie de LA SOUTERRAINE (23300), et son président est devenu en
mai 2004 le responsable de la Branche humanitaire de cette
Fédération. Depuis septembre 2007, il en partage également la
coprésidence avec le responsable de la Branche coopération
Pourquoi l’Ukraine ?
Parce que ce pays ajoute à des difficultés économiques
plus graves que celles de la plupart des autres pays de l’Europe
de l’Est, les conséquences de la catastrophe nucléaire de
Tchernobyl.
La catastrophe nucléaire s’est produite en avril 1986
et l’on estime au minimum à 10.000 le nombre des décès dus à la
contamination par le nuage radioactif, dont le volume était très
supérieur à celui dégagé par la bombe d’Hiroshima. Aujourd’hui
encore, des radionucléides s’échappent des fissures du
« sarcophage » construit sur le réacteur pour une
durée d’exploitation de 15 ans. Néanmoins, des milliers de
personnes vivent ou travaillent dans la zone d’exclusion de 30
km autour de la centrale, évacuée après l’explosion, et où l’on
mesure toujours un niveau très élevé de radiation. Le réacteur
n°4 situé dans le bâtiment qui jouxte le sarcophage n’a été
arrêté qu’en décembre 2000, faute d’une aide internationale
suffisante et le nouveau sarcophage indispensable n’est toujours
pas.
L’économie ukrainienne a connu pendant les dix
premières années de son indépendance, intervenue en 1991,
une récession sans précédent, avec une baisse de 60% de son
Produit Intérieur Brut. Naguère grande puissance agricole,
grenier à blé et ferme d’élevage de l’URSS, l’Ukraine a vu sa
production agricole se réduire de plus d’un quart. Quant à sa
production industrielle, surtout concentrée dans les secteurs
lourds (sidérurgie, métallurgie, armement), elle s’est
effondrée, baissant de près de 70% en huit ans. Enfin, sa
production d’énergie électrique, fortement dépendante du
nucléaire, et en particulier de Tchernobyl, a diminué de plus de
50%. Le redressement de l’économie, amorcé dans la décennie
suivante, encore fragile et insuffisant pour compenser le retard
accumulé et faire face à l’immensité des besoins, a été de
nouveau stoppé par la crise financière mondiale, plus sévèrement
ressentie qu'ailleurs.
Pourquoi les orphelinats
?
Parce que l’une des conséquences de la double
catastrophe nucléaire et économique subie par l’Ukraine est le
grand nombre d’orphelins, d’enfants abandonnés ou placés dans
des écoles-internats par la Justice ou par leur famille
nécessiteuse. Des milliers d’enfants peuplent la centaine
d'orphelinats des régions proches de Tchernobyl (provinces de
Kiev, Zhytomyr et Tchernihiv).
Souvent surpeuplés, vétustes et sans entretien depuis
des décennies, ces internats étaient jusqu’en
2004 maigrement financés par l’Etat, qui ne prenait en
charge que les frais de logement, la nourriture et les salaires
du personnel et laissait à l’ingéniosité des directeurs tous les
autres frais (certains n’ont pas acheté de vêtements pendant 10
ans). Les infirmeries étant généralement vides de médicaments,
la seule ressource en cas de maladie était l’hospitalisation, à
condition de pouvoir payer le transport jusqu’à l’hôpital et d’y
apporter quotidiennement la nourriture de l’enfant.
Cette situation n’a pas disparu, mais elle s’améliore
depuis quelques années. Un intérêt nouveau pour les orphelins
est apparu, qui nécessite évidemment du temps pour se
concrétiser. Une nouvelle orientation d’organisation sociale,
proche de celle des pays de l’Union européenne, est lancée, qui
privilégie le placement des orphelins en famille d’accueil ou
dans des maisons familiales de moins de 30 enfants, avec
scolarisation normale. D’importants moyens financiers doivent
être trouvés pour réaliser cet objectif et les sponsors
étrangers sont les bienvenus.
Pourquoi des séjours en France
?
CAHOU propose à des familles adhérentes et agréées par
son Bureau de recevoir l’été pendant un, deux ou trois mois et
éventuellement à Noël pendant trois semaines, des enfants
orphelins ou nécessiteux des régions proches de Tchernobyl
(provinces de Kyiv, Zhytomyr et Tchernihiv) et depuis peu de
Khmelnitskiy. L’association s’appuie sur la Fédération Echanges
France Ukraine (FEFU) et son partenaire, l'association
ukrainienne "L'éléphant blanc", pour les formalités
administratives et les transports en Ukraine, le voyage et
l'accompagnement en avion et l’assurance médicale.
Ces séjours en France ne constituent pas l’objectif de
l’association : ils n’en sont que le principal moyen
d’action. En fait, à travers les séjours en France, CAHOU
poursuit quatre objectifs:
- Améliorer la santé des enfants. Pour
améliorer la santé des enfants, l’association cherchait
d’abord à les éloigner pendant l’été des régions
contaminées. C’est de cette idée qu'étaient nés en 1986 les
accueils temporaires dans des familles pour permettre aux
enfants de renforcer leurs défenses immunitaires.
Aujourd’hui cela permet plus généralement de leur offrir
tous les moyens de la médecine évoluée d’un pays riche et
de traiter tous les maux dus à la malnutrition, au manque
d’hygiène et de soins compétents et de leur assurer au
minimum un mois de bonne nourriture, de soins et
d’attentions.
Dans le cadre général d'une coopération médicale
avec les directeurs et les médecins des établissements d'où
viennent les enfants, ces derniers bénéficient pendant leur
séjour d'un bilan médical et des soins jugés nécessaires
par les médecins français et ukrainiens. Lorsque ces soins
ne peuvent être couverts par l'assurance souscrite auprès
de la MACIF/IMA, ils sont donnés bénévolement par le Centre
Hospitalier Intercommunal de Meulan-Les-Mureaux et la
cinquantaine de soignants libéraux (médecins, dentistes,
laboratoires, radiologues, opticiens, ostéopathes,
auxiliaires médicaux, etc.) qui aident localement
l'association.
Grâce à ces praticiens bénévoles, CAHOU peut
organiser un certain nombre d’opérations médicales
ponctuelles. Quelques exemples:
- fourniture de lunettes puissantes pour un
enfant malvoyant, d'un appareil auditif pour un enfant
sourd, soins intensifs et prothèses pour des adolescents
édentés,
- interventions d’un stomatologue bénévole
pour traiter neuf dents d’une petite fille sous anesthésie
totale,
- opération chirurgicale plastique de
l'épiderme greffé de l'épaule d'un enfant grand brûlé,
- opération de la main d’un jeune garçon
électrocuté,
- invitation d’une maman et de sa fillette de
deux ans, née avec une hémiparalysie faciale, pour des
examens neurologiques et ophtalmologiques, pouvant
déboucher sur une opération,
- participation au financement d'une opération
du cœur d'une jeune fille,
- etc.
- Faciliter le parrainage des enfants. Afin de
donner à ces enfants une attention durable, de pallier dans
la mesure du possible l’absence ou la défaillance de leur
famille, l’espoir de CAHOU est que le séjour en France
débouche sur un parrainage de l’enfant sans contrat ni
contrainte. Une lettre, un coup de téléphone, un colis,
éventuellement un deuxième séjour à Noël, en tout cas
l’espoir de revenir dans la famille l’été suivant, peuvent
établir une relation affective aidant à supporter les
conditions de vie dans les orphelinats. La notion de
parrainage est totalement ouverte : chaque famille
peut y mettre ce qu’elle souhaite en fonction de ses
conceptions, de ses possibilités et de la situation
familiale de l’enfant. Cela peut aller jusqu’à la prise en
charge partielle ou totale de son éducation pour lui donner
les meilleures conditions possibles d’existence, de
formation et d’avenir.
- Améliorer les conditions de vie des enfants.
Les conditions de vie dans les orphelinats peuvent être
améliorées par la fourniture de médicaments, vêtements, matériel
scolaire, produits d’entretien et d’hygiène, etc. Chaque année,
CAHOU organise des missions qui font le tour des établissements,
examinent les besoins et y pourvoient dans la mesure du
possible. En France, des collectes de vêtements sont effectuées
tout au long de l’année et les enfants, arrivés généralement
sans le moindre vêtement de rechange, repartent avec plus de 20
kg de bagages chacun, pour eux-mêmes et pour les autres enfants
de l’établissement. Des travaux de rénovation ou d’aménagement
sont également réalisés chaque année par l’association:
- À Volodarka : installations sanitaires,
réfection des sols, aménagement du réfectoire, de salles de
classe, de salles d'activités récréatives ou sanitaires.
- À Tcherechenky, au nord du pays, création de
tout un réseau sanitaire et de toilettes dans les dortoirs et
les bâtiments scolaires, changement de tout le mobilier des
dortoirs et du réfectoire.
- À Zinkiv, dans la région de Khmelnytsky:
importants travaux pour aménager une maison familiale pouvant
accueillir dix enfants et adolescents et leur permettre de
vivre une vraie vie de famille.
- Faciliter la formation scolaire et
professionnelle des enfants. La réalisation des trois
premiers objectifs permet d’améliorer la vie des enfants pendant
quelques années. Mais l’essentiel est de leur apporter ce qui
pourra les aider toute leur vie et cela passe par une scolarité
normale et une véritable formation professionnelle. Or, les
écoles-internats manquent terriblement de moyens et notre aide
matérielle ne peut pas tout résoudre. Les professeurs d’anglais,
principale langue étrangère enseignée, après le russe, manquent
à la fois de formation, de manuels et de moyens
audiovisuels. Les établissements qui souhaitent enseigner le
français ne trouvent pas de professeurs. A de rares exceptions
près, le niveau scolaire des écoles-internats est faible.
Une nouvelle orientation sociale de l'Etat ukrainien
conduit de plus en plus à remettre les orphelins dans la société
par un placement dans une maison familiale ou une famille
d'accueil. Le danger est dans le premier cas la porte ouverte au
prosélytisme religieux et dans le second la motivation souvent
exclusivement financière des familles d'accueil.
Un avantage indéniable est que les orphelins
fréquentent les mêmes écoles que les autres enfants. Cette
évolution exige des moyens et prendra du temps. CAHOU et la FEFU
veulent accompagner ce mouvement et en faire bénéficier les
enfants parrainés par les familles qui le souhaitent. A cette
fin, des contrats de partenariat avec des administrations
sociales locales ont été signés et CAHOU a largement participé à
l'aménagement d'une maison familiale en 2010. Trois enfants
d'internat parrainés ont pu y être transférés.
Si la situation est difficile dans les
écoles-internats, elle est souvent pire à la sortie, entre 16 et
18 ans. Rare sont les enfants élevés en internat qui réussissent
les tests nécessaires à l'entrée dans les universités et qui
parviennent à y rester. La plupart des adolescents sont orientés
vers des écoles professionnelles qui ne leur laissent le choix
qu’entre trois filières et dans lesquelles les méthodes
pédagogiques et le matériel d'enseignement hérités de l’ex-URSS
sont généralement obsolètes, tandis que les locaux et le
mobilier d'un autre âge sont entretenus à coup de peinture
cache-misère.
Avec l’aide de la FEFU, CAHOU essaie de
proposer aux directeurs d’internat un choix plus ouvert, qui
tienne mieux compte des capacités et des goûts des
jeunes. Cela peut nécessiter la prise en charge par
l’association de certains frais, voire le versement d’une
pension, surtout si les jeunes n’ont pas droit à une bourse
d’orphelin parce qu’ils ont un parent vivant, même sans
ressources. Chaque année, de nouveaux jeunes parrainés
quittent les internats et la plupart ne peuvent poursuivre
leurs études que grâce aux pensions versées par l’association,
par l’entremise de la FEFU, et avec l’aide des adhérents.
Pour certains jeunes, des études en France
peuvent se révéler souhaitables, en fonction de leur niveau de
français et de leur orientation professionnelle. L’association
peut aider une famille à constituer un dossier de demande de
visa longue durée. C’est actuellement le cas de trois jeunes
qui sont en BTS ou en IUT. Mais, ces séjours d’étude,
pratiquement impossibles avant l’âge de 16 ans, demeurent
difficiles et leur intérêt peut être discuté, tant que les
jeunes n’ont pas obtenu un diplôme en Ukraine. Ils
apparaissent surtout utiles sous la forme de stages de
perfectionnement ou d’études complémentaires, notamment dans
des domaines spécialisés ou au niveau universitaire.